CATHEDRALE SAINT-PIERRE DE MAILLEZAIS
Riche d’un passé de 1000 ans, les ruines de l’Abbaye de Maillezais se dressent encore fièrement, surplombant le marais. Sur cette terre gorgée d’eau, les moines bâtisseurs ont érigé cette citadelle devenue cathédrale spirituelle et culturelle mais aussi économique et sociale tant Maillezais fut au Moyen Âge un centre névralgique pour toute une région. L’abbaye est un bijou d’art et d’architecture du Bas Poitou.
À la fin du premier millénaire, Maillezais est une île boisée où Guillaume d’Etoupe, duc d’Aquitaine et comte de Poitou, possède une résidence de chasse. Vers 970, lors d’une battue, un chevalier nommé Gaucelin poursuit un sanglier qui se réfugie dans les ruines d’une chapelle: Emma épouse de Guillaume Fier-a-Bras, fils du duc , y voit un signe de Dieu et décide aussitôt d’y élever un monastère.
C’est l’origine du bourg voisin de Saint-Pierre-le-Vieux. Vers l’an mil, le fils d’Emma, Guillaume le Grand, confie l’île de Maillezais et la forteresse de son père au prieur Théodelin, qui rase les bâtiments militaires et transfère le monastère Saint-Pierre à l’emplacement de l’abbaye actuelle.
Cinq siècles de prospérité vont suivre grâce aux moines et aux convers. Portant la barbe et un habit spécifique, ces derniers sont des laïcs menant la vie religieuse. Au début du XIIIe siècle, l’histoire de Maillezais connaît un moment fort.
En 1217, le seigneur de Chaillé, Pierre de Volvire, concède aux abbayes de Maillezais, Nieul-sur-l’Autise, Saint-Michel-en-l’Herm, L’Absie et Saint-Maixent, un vaste territoire qu’elles doivent mettre en valeur. L’aménagement du golfe des Pictons, l’actuel Marais Poitevin débute aussitôt.
l’an 1317 est tout aussi capital. Le diocèse de Poitiers est en effet divisé en trois. Maillezais et Luçon deviennent cités épiscopales. L’abbatiale du marais devient cathédrale. Jusqu’au XVIe siècle, l’abbaye grandit et tient une place majeure en Bas-Poitou, autant sur le plan religieux, économique qu’artistique ; une histoire glorieuse qui s’interrompt pourtant brutalement avec les guerres de religion.
Ruinée dès 1562, puis abandonnée au XVIIe siècle, puisque le siège épiscopal est transféré à La Rochelle en 1666, l’abbaye est vendue comme bien national en 1791. Dans les années 1800, elle devient alors la carrière de pierre de la région. Sauvée in extremis au XIXe siècle par des érudits.
Le nouveau seigneur de ce lieu, le Duc Hérisson !