Le voyage de Trice : La Haute-Normandie

 

 

Le Pays de Caux

Le pays de Caux est une région naturelle de Normandie appartenant au Bassin parisien. Le nom du pays de Caux provient d’une tribu celte, les Calètes qui ont peuplé le territoire dès l’âge du fer. 

Il est conquis militairement en 56 av. J.-C. par les légions de Jules César avant d’être intégré à la Gaule lyonnaise par l’empereur Auguste. À la chute de Rome au Ve siècle, les éléments francs qui s’y installent engendrent quelques bouleversements d’ordre culturel, un certain retour au paganisme vite jugulé par le développement du monachisme voulu par les rois francs.

Le pays de Caux est particulièrement frappé par les effets de la guerre de Cent Ans et des guerres de religion, les Cauchois comme les autres Normands s’étant convertis au protestantisme en grand nombre.

 Au XXe siècle, après le débarquement allié en Normandie, un bombardement massif ravage la ville du Havre en septembre 1944. Le pays de Caux est un vaste plateau sédimentaire à la surface légèrement ondulée.

 Il s’élève doucement vers l’est, passant de 100 à 180 mètres d’altitude. Il se termine par le plus bel ensemble de hautes falaises en France, qui atteignent les 110 mètres de hauteur au Cap Fagnet, à Fécamp. 

Ce sont de véritables murs verticaux de craie et de silex. Le plateau cauchois appartient à l’ensemble géologique du bassin parisien, formé à l’ère secondaire. Le sous-sol est constitué d’une grande épaisseur de craie, pouvant mesurer jusqu’à 200 mètres de profondeur. 

Il est couvert d’une couche d’argile à silex et d’un limon fertile. Dans quelques secteurs, on peut trouver des placages datant de l’époque éocène, notamment entre Saint-Valery-en-Caux et Dieppe (sables, grès, argiles inhabituels pour la région).

 Il faut signaler la présence de quelques accidents tectoniques : anticlinal de Villequier et de Yerville, faille de Fécamp, qui sont somme toute peu visibles aujourd’hui. Le plateau du pays de Caux est entaillé par des vallées et des vallons tapissés d’alluvions et de sédiments : 

les vallées humides, désignées ainsi, car elles sont parcourues par un fleuve ou une rivière, possède un fond plat et large de quelques centaines de mètres. Elles s’ouvrent sur la Manche au nord ou sur la Seine au sud. Elles sont plus nombreuses et plus longues au nord.

La côte d’Albâtre

La Côte d’Albâtre est située sur la Manche. Constituée de 130 kilomètres de bordures maritimes et de falaises entrecoupées de valleuses, elle correspond au littoral du cauchois et constitue la quasi-totalité du littoral de la Seine-Maritime. 

Depuis 2009, une partie est classée site Natura 2000 sous la dénomination littoral cauchois. Elle est baptisée Côte d’Albâtre et non Côte de la craie fait en référence à la couleur blanc laiteux que prend parfois la mer au pied des hautes falaises quand la craie dont elles sont constituées commence à se dissoudre.

Entre les portions de falaises allant de 30 à 120 m de hauteur (dont les plus renommées sont celles d’Étretat et les plus hautes celles du Tréport), se sont formées des valleuses, ou vallées suspendues de petits fleuves côtiersLa blancheur de ses falaises, qui s’étirent sur 130 km, forme un paysage unique au monde.

Plage des Grandes Dalles

 

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Saint Valéry en Caux

 

File:Blason ville fr Saint-Valery-en-Caux (Seine-Maritime).svg

 

 

Le nom de Saint-Valery-en-Caux apparaît pour la première fois dans un document datant de 990, selon la charte dans laquelle Richard Ier, Duc de Normandie, octroie une partie de ses biens personnels à l’abbaye de Fécamp. 

Cette charte a aujourd’hui disparu, mais une copie du XII siècle est actuellement conservée à la bibliothèque municipale de Rouen. La légende de la création de la ville dit qu’elle aurait été fondée au VIIe siècle lorsque l’évangélisation des campagnes se développe sous l’impulsion des rois Francs. 

Ainsi, Walaric1 fondateur du monastère de Leuconaüs (Saint-Valery-sur-Somme), fut appelé « l’apôtre des falaises » en portant la bonne parole sur tout le littoral. Selon la même légende, il aurait fondé un prieuré au fond de la vallée de Névillelà-même où sera plus tard construite l’église de Saint-Valery-en-Caux. 

La population des alentours se fixa autour de ce prieuré afin de suivre la pratique du culte, donnant ainsi naissance à la ville.

 

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Sotteville-sur-Mer

 

 

Le village dispose d’un accès au pied de la falaise par un escalier de 231 marches installé dans la valleuse. Les falaises de Sotteville sont formées de marne argileuse renfermant des bancs de silex et des blocs de grès.

Le village s’est primitivement installé dans l’ancienne forêt qui couvrait le Pays de Caux, la forêt d’ArelanumJacques Eudes fut seigneur de Catteville et de Sotteville ainsi que capitaine général de la capitainerie de Saint-Aubin.

 

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Phare d’Ailly

Trois phares se sont succédé sur la falaise:

Le premier phare

Une tour quadrangulaire construite sur le haut de la falaise, en pierres blanches, est éclairée dès 1775 par un foyer ouvert, qui est vitré cinq ans plus tard. Il mesure 18 mètres, la lanterne, 5 mètres et domine la mer de 93 mètres.

 En 1776, le réchaud est modifié afin de réduire la consommation de charbon qui est de 600 kg par nuit, alors transporté à dos d’homme par l’escalier de 96 marches. On installe un treuil pour hisser le combustible sur la plateforme supérieure. 

Dans le même temps, on construit la maison des gardiens. La consommation de charbon baisse, la puissance lumineuse aussi. Des travaux de restauration et de drainage des abords du bâtiment sont lancés en 1852 ainsi que l’installation du premier appareil catadioptrique à éclats de France.

Le réchaud est remplacé en 1780 par des réverbères, le service est moins pénible et l’économie notable. En 1820, des réflecteurs paraboliques, d’un meilleur rendement, viennent remplacer les miroirs sphériques. 

Augustin Fresnel propose en 1822 de remplacer les réflecteurs par des lentilles fabriquées par un opticien nommé Soleil.

Le deuxième phare

L’idée de construire un nouveau phare date de 1890. La construction débute en 1896. En 1897 sur des fondations en béton, une nouvelle tour octogonale en pierres de taille grises et briques rouges sur un large soubassement haut de 5 mètres en pierres de Marquise. 

Elle est implantée à 90 mètres en retrait de la première tour. Cette dernière est menacée par l’érosion de la falaise et il s’avère impossible d’installer une nouvelle lanterne ; les dimensions du système à lampe à incandescence au gaz d’huile ne permettent pas de l’adapter sur le premier phare.

 Le deuxième phare mesure 29 mètres et domine la mer de 99 mètres. Sa focale est d’une hauteur de 24,50 mètres. Le 15 septembre 1899, le phare est mis en service. L’ancien phare désaffecté n’est pas démoli.

On accède à la lanterne par un escalier en colimaçon muni d’une rampe en bronze. L’intérieur de la tour est cylindrique et pavé de faïences bleu ciel. Le sommet est couvert d’une coupole en bronze.

Le troisième phare

Les travaux débutent en 1951. On place cinquante-deux pieux de huit mètres en béton dont la tête est coulée sous un radier de 1,60 mètre d’épaisseur. Ils sont destinés à recevoir les 1 000 tonnes du phare.

Au mois de mai, on commence la construction de la tour carrée à l’extérieur, en pierres de Mignac, revêtue, à l’intérieur, d’un parement de béton de porphyre rouge. Le porche de la tour est en granit. 

L’ensemble est sobre et ses lignes pures. Tant que l’ancien bâtiment fonctionne, la construction du bâtiment prévu pour abriter la machinerie est suspendue. Il est allumé en janvier 1953. 

La tour carrée en maçonnerie de pierres apparentes gris rosé mesure 16 mètres et est accolée à un bâtiment en L. La lanterne à coupole contemporaine est peinte en vert. Elle s’élève à 16,53 mètres du sol et à 94,58 mètres de la mer. 

Le vieux phare de 1775 reste en service jusqu’au 22 avril 1958, date à laquelle le phare actuel est allumé. Cette vieille tour ne survivra pas longtemps. Ébranlée par le dynamitage de 1944, elle ne résiste pas aux glissements du sol et, de 1960 à 1968, s’effondre petit à petit.

Combustibles utilisés

  • Charbon en 1775
  • Huile végétale en 1778
  • Huile minérale vers 1875
  • Gaz d’huile de 1899 à 1903
  • Vapeur pétrole en 1903
  • Électrification en 1932

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Varengeville-sur-Mer

 

 

 

 Manoir d’Ango

Jean Ango, armateur, gouverneur de Dieppe et conseiller maritime de François Ier, le fit édifier par des artistes italiens de 1530 à 1544. Il l’a habité comme résidence d’été jusqu’à sa mort en 1551. 

De la partie est, il pouvait voir entrer et sortir ses bateaux du port de Dieppe. Honoré de Balzac l’a mentionné dans son roman sur Catherine de Médicis comme « le splendide manoir d’Ango».

 Des écrivains comme Louis Aragon ou André Breton y ont séjourné. André Breton y a notamment rédigé le récit Nadja durant le mois d’août 1927. Sa façade est soigneusement appareillée en briques et silex et le célèbre colombier circulaire avec des décors géométriques polychromes est formé de bandes alternées de briques, silex, grès et calcaires, et couvert d’un toit à l’impériale, d’influence byzantine. 

Il contient 1 600 boulins, pouvant abriter jusqu’à 3 200 pigeons. Le droit de colombier étant un privilège de la noblesse, accordé à titre exceptionnel au puissant armateur Jean Ango.

Le bâtiment est formé d’un rectangle comprenant au sud la partie noble autour de la cour d’honneur. Les communs sont dans la partie Sud dont l’étage supérieur, au-dessus de la loggia décorée de fresques, était une galerie de réception.

Sur la façade sud, de nombreux médaillons représentent François Ier, Ango, leurs épouses, et l’emblème de François Ier, la Salamandre, est sculptée dans les murs de l’aile Ouest.

 

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