La création de l’euro a bien été une erreur

Les conclusions d’une étude réalisée par une officine libérale, le Centre de politique européenne de Fribourg, viennent d’être publiées. Elles reflètent ce que 90 % des titulaires du prix Nobel d’économie en activité pensent (selon Joseph Stiglitz), à savoir que la création de la monnaie unique a été une erreur qui coûte cher à une grande majorité des peuples européens et qui n’a profité qu’à l’Allemagne et aux Pays-Bas.

Cette étude a permis d’établir que le manque à gagner en matière de PIB cumulé, entre 1999 et 2017, a été de 56.000 euros par Français, soit 200 milliards par an et 3.600 milliards d’euros en dix-huit ans ! 

Avec ces 3.600 milliards d’euros, nous aurions pu rembourser la dette nationale et payer les intérêts dus au titre de cette dette. Les graphiques publiés par la presse ont permis de visualiser la perte (croissante) de PIB par Français, laquelle était proche de 6.000 euros par an en 2017, soit 24.000 euros par famille moyenne de quatre personnes, et 400 milliards pour 66 millions de Français. 

Une somme considérable. Nos dirigeants libéraux qui avaient pronostiqué une croissance plus forte consécutivement à la création de l’euro se sont trompés, nous ont raconté des âneries et ont été aveuglés par leur idéologie européiste !

Dans son ouvrage de 2016 intitulé L’euro – Comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe, Joseph Stiglitz a écrit : « L’économiste Robert Mundell, mon collègue, a reçu le prix Nobel pour s’être posé la question et avoir donné la réponse. 

Son analyse montre clairement que les pays de la zone euro sont trop différents pour partager aisément une monnaie unique. » C’est très exactement ce que disait Maurice Allais dès 1992. 

Le fait d’avoir fait de mauvaises analyses a conduit nos dirigeants à la création de cette zone monétaire calamiteuse : « Premièrement, il n’y a même pas eu de poussée générale de croissance dans l’espace de l’euro après la formation de la zone euro. 

L’euro a peut-être contribué à créer des bulles en Espagne et en Irlande, mais il ne semble pas avoir accéléré la croissance de la zone euro dans son ensemble. 

Deuxièmement, les revenus sont aujourd’hui très inférieurs à la tendance longue que suivait le PIB avant l’euro. À la fin de l’année 2015, l’écart entre ce chiffre et le PIB réel de la zone euro était de 18 % – soit une perte d’environ 2.100 milliards d’euros.

 Si nous ajoutons les écarts, année par année, la perte cumulée en 2015 dépassent 11.000 milliards d’euros, soit 12.100 milliards de dollars. Troisièmement, l’écart s’accroît toujours – et je suis persuadé qu’il continuera à le faire tant que la zone euro maintiendra ses politiques actuelles. » Joseph Stiglitz disait donc vrai, mais lors de la sortie de son livre, il ne fut invité par aucune chaîne française de télévision !

« Sur tous les critères ordinaires de mesure du succès économique, la zone euro a échoué. Elle a fait moins bien que les États-Unis, pays d’origine de la crise, et moins bien que l’Europe hors zone euro » (Joseph Stiglitz).

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