« Nous avons besoin d’être unis ! » Disent-ils. Mais jamais ils ne précisent autour de quoi, ni contre quoi.
Après la terreur viennent les platitudes, les hashtags et les bougies. Que l’attaque ait lieu en Angleterre, en France ou toute autre terre européenne, le message reste, lui, inchangé : « Restons unis, l’amour est plus fort que la haine. »
Bref, les banalités d’usage sont de mise… Pourtant, la disparité entre cette nouvelle horreur fauchant de nombreux adolescents et enfants et notre réaction semble plus hallucinante que jamais.
Il devient de plus en plus évident que cette fétichisation superficielle du « vivre ensemble » que l’on entend après chaque attentat n’a d’autre but que de cultiver la passivité.
Il s’agit de supprimer un fort sentiment populaire, de nous réduire à une ligne d’individus en deuil, dont le seul métier est de pleurer sans jamais se demander pourquoi il y a tant de morts, et encore moins d’en être furieux.
En vérité, notre élite bureaucratique et médiatique est terrorisée non pas par les terroristes, mais par nous. C’est pourquoi chaque attaque est suivie d’avertissements « face au risque d’islamophobie », car ce qu’ils craignent, c’est la passion populaire, notre passion.
Ils nous veulent passifs, empathiques, bouleversés, mais pas en colère, actifs et contestataires. Ils nous préfèrent comme une foule solitaire et déconnectée plutôt qu´un véritable peuple exigeant de savoir pourquoi ses concitoyens sont morts et comment nous pourrions empêcher d’autres personnes de mourir.
Il est aujourd’hui impératif de cesser de jouer ce rôle qu’ils nous ont attribué. Nos émotions sont étroitement surveillées. Certaines sont célébrées, d’autres diabolisées.
Ainsi, l’empathie et le chagrin sont considérés comme des sentiments légitimes. Mais la colère et la haine sont apparemment considérées comme des sentiments inférieurs et doivent donc être découragées.
Pourquoi ? Car s´ils mettent en lumière notre colère contre le terrorisme, s´ils nous laissent clairement exiger l’éradication de cette idéologie islamique qui la nourrit, alors ils disent que cela déclencherait des pogroms contre les musulmans…
Comme si nous étions des êtres stupides, sans aucune réflexion, ne sachant pas faire la part des choses et qui, in fine, ne sont pas mieux que ces barbares qui nous attaquent et qui paradent dans nos rues.
« Nous avons besoin d’être unis ! » Disent-ils. Mais jamais ils ne précisent autour de quoi, ni contre quoi. Quelles sont donc ces valeurs que nous sommes censés défendre et qui, donc, les menacent ?
Ne demandez pas. Ne pensez pas. Apparemment, dans une société multiculturelle, il ne faut pas suggérer qu’une idéologie en particulier constitue une menace pour ce « vivre ensemble » qu’ils chérissent tant.
Alors, ils nous suggèrent d’être unis autour de sentiments superficiels et non pas autour d’idéaux, comme un vrai peuple uni. En prétendant ne ressentir aucune rage, ils se persuadent qu’ils célèbrent la vie tout en résistant aux terroristes.
En réalité, ces derniers les ont vaincus. Mais ils ne savent pas qu’ils sont déjà morts.
Xavier Scott